Portrait d’étudiante : Julia, 18 ans

C’est avec une voix fluette, imprégnée de simplicité, que Julia, étudiante en première année de Techniques de Commercialisation à l’IUT Montpellier-Sète, nous raconte, à travers la caméra de son ordinateur, son parcours pour le moins étonnant. Son air timide est loin de laisser entrevoir la double vie qu’elle mène au quotidien pour poursuivre son rêve de toujours…

Julia est sportive de haut niveau. Depuis l’âge de 6 ans, elle pratique la danse sportive. Ça commence comme un simple loisir puis le temps passe et son talent se développe. C’est vers l’âge de 10-11 ans que la bascule se fait : en route pour la compétition !

Mais attention, la danse sportive c’est avant tout un duo masculine/féminin et le manque de garçons dans son club a privé Julia de partenaire pendant quelques années. Heureusement, la chance lui sourit enfin et en 2013 elle se lance avec Jasmin.

Au début évidemment, c’est une activité comme les enfants en ont tous, mais pour Julia ce sport a vite pris une place particulière dans son cœur : « c’est difficile de mettre des mots sur ça, ça fait partie de mon quotidien. C’est plus qu’une passion mais je ne saurai pas comment l’expliquer ».

Entre rêve & réalité

Tout au long de son cursus dans le secondaire, Julia a toujours réussi à allier le sport et l’école. Pour elle, pas question de négliger l’un ou l’autre et heureusement, elle reconnaît avoir toujours été encadré par des enseignants compréhensifs.

C’est au moment de passer dans le supérieur que le choix est devenu plus complexe. Intéressée par le domaine du commerce, son cœur balance entre une licence en économie et un DUT en Techniques de Commercialisation. Ce qui l’a convaincu ? Le caractère pratique de l’IUT : « l’IUT me correspondait plus, j’aime travailler en petits groupes, en TD. Et surtout je savais qu’à l’IUT des équipes s’occupaient des Sportifs de Haut Niveau. C’est rare et c’était très important pour moi ».

Son rêve, évidemment, ce serait de faire un métier dans la danse (danseuse professionnelle, chorégraphe, faire des démonstrations, des castings, etc.) mais être sportif de haut niveau s’accompagne souvent d’un sens aigu des réalités : « J’ai hésité à me lancer dans la danse et à ne faire que ça mais honnêtement il vaut mieux avoir un diplôme. ». Après son DUT, Julia envisage au moins une L3 voire un master en IAE.

Une carrière en duo

Cette double vie étudiante-sportive, Julia ne la mène pas seule mais en duo, avec son partenaire de danse Jasmin. « Le travail en couple est long pour créer une complicité. Je pense que nous avons réussi tous les deux et ça se voit. C’est vraiment une force après 3 ans de danse ensemble ». L’objectif, c’est de garder ce duo sur le long terme mais ce n’est pas toujours évident particulièrement à cette période de la vie : on déménage, on a des projets de vies différents et de nombreux couples de danseurs se séparent à l’entrée dans les études supérieures.

C’est à Bagnols-sur-Cèze qu’ils ont débuté leur parcours ensemble et c’est dans cette école qu’ils sont restés jusqu’à très récemment. La décision de partir fut éprouvante mais le couple de danseurs le savait, pour évoluer dans leur sport il fallait augmenter l’intensité et trouver un encadrement plus adapté à leur niveau. C’est donc à Aubagne qu’ils s’inscrivent et commencent à s’entraîner sous la coupe de Marc Barbieri, finaliste du championnat du monde de danse et entraîneurs de grands danseurs comme Marie Denigot, Candice Pascal ou encore Christophe Licata.

L’entraînement est intense. Tous les jeudis, Julia est avec son coach, à Aubagne et le reste de la semaine elle danse une heure par soir en autonomie. L’entraînement classique contient plusieurs temps : ça commence par un échauffement avec des routines de pas techniques puis des répétitions de chorégraphies en vitesse lente et en vitesse normale avec des finales c’est-à-dire l’enchaînement des 5 danses : Samba, Chacha, Rumba, Paso et Jive. « C’est notre professeur qui crée les chorégraphies, il a un style très significatif. La chorégraphie c’est vraiment une question de personnalité. Il y a des mouvements qui peuvent aller à une personne et pas à une autre ».

Un moral sans faille

Il faudrait presque rallonger les journées de quelques heures car à tout cela s’ajoutent les cours à rattraper et le travail personnel. Même avec une organisation à rude épreuve, l’augmentation de la charge de travail se fait sentir. « C’est difficile d’arriver à tout allier » avoue Julia, mais elle ne lâche rien. La poursuite de ce rêve demande quelques sacrifices.

Mais pas question de se plaindre car malgré tout cela, le positif prévaut. Les compétitions permettent de rencontrer beaucoup de personnes et de se lier d’amitié avec des danseurs partout en France. Au niveau personnel aussi, l’apport est formidable : « moralement, ça m’a construite, je suis plus déterminée. Ça m’a appris des valeurs de la vie : la détermination, la persévérance, la confiance en soi. C’est la danse qui m’a aidé à assumer mon corps ». Et les résultats sont là, 4 fois championne d’Occitanie et 10èmeau championnat de France en 2019, Julia n’a pas fini de nous faire rêver !